
Guettez les poussières de la comète de Halley !
La nuit prochaine, levez-vous un peu plus tôt que prévu, et levez vos yeux vers le ciel. Attendez quelques minutes ? Vous l’avez vue ? Non ? Alors attendez un peu : avec 15 à 20 étoiles filantes par heure, vous devriez rapidement observer une Orionide, c’est-à-dire une étoile filante associée à la célèbre comète de Halley !

Le noyau de la comète de Halley, d’où sont libérées les météoroïdes qui vont donner naissance aux Orionides et aux êta-Aquarides (en mai). Credit: Halley Multicolor Camera Team, Giotto Project, ESA

La comète 1P/Halley, lors de son dernier passage, en 1986, photographié depuis l’île de Pâques par W. Liller, le 8 mars 1986. La queue bleue est composée de gaz ionisés, la queue plus blanche est constituée de particules rocheuses qui peuvent donner naissance à des météores si la Terre est amenée à les rencontrer. Credit : W. Liller
La comète de Halley est une grosse patate de cailloux et de glaces, qui revient à proximité de la Terre et du Soleil tous les 76 ans environ. Et à chacun de ses passages, la glace à la surface du noyau cométaire se sublime (elle passe directement de l’état solide à l’état gazeux), entrainant avec elle des petites particules rocheuses qui vont se promener dans l’espace interplanétaire… Or, deux fois par an, notre planète traverse le nuage de poussières libérées du noyau de cette célèbre comète, donnant naissance à deux pluies météoriques distinctes : les êta-Aquarides en mai (plus facilement observables depuis l’hémisphère Sud) et les Orionides (en octobre).

Les Orionides en 2006, photographiées par Tunc Tezel, qui mettent en évidence le phénomène de radiant. Credit & Copyright: Tunc Tezel
C’est cette dernière dont le maximum d’activité devrait avoir lieu lors des prochaines nuits (du 20 au 21 et du 21 au 22 octobre) : en fin de nuit, 15 à 20 Orionides devraient ainsi être observables par heure ! Ces étoiles filantes (synonyme de météores), par un effet de perspective (le même qui donne l’impression que des flocons de neige/gouttes d’eau semblent venir d’un même point lorsqu’on roule rapidement dessous en voiture), semblent provenir d’une même zone de la voûte céleste, dans la constellation d’Orion, d’où leur nom. Orion étant mieux placée en fin de nuit, il vaut donc mieux observer les Orionides dans les heures avant le lever du Soleil.

La position du radiant des Orionides et les constellations environnantes. Credit : Stellarium
Les Orionides peuvent apparaître n’importe où dans le ciel, mais vous optimiserez vos observations en dirigeant votre regard vers à l’Est des étoiles Castor et Pollux dans les Gémeaux, ou dans la direction de la constellation du Bélier, et en restant le plus concentré possible sur le ciel. Les Orionides sont des étoiles filantes très rapides (les poussières rentrent dans l’atmosphère à une vitesse de 66km/s) : vous devriez alors observer ces météores rapides, avec une fréquence d’un météore toutes les 3-4 minutes !
Si vous souhaitez observer les Orionides, ainsi que faire une matinée d’observation par la même occasion avec le Comptoir des Étoiles, n’hésitez pas à réserver !